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Il y a un an, débutait la guerre en Ukraine

Le jeudi 24 février 2022, le président russe Vladimir Poutine lançait l’offensive contre l’Ukraine, et secouait tout le continent européen. Un an après, RFI consacre ce vendredi une journée spéciale à la situation en Ukraine, en direct de Kiev.

Il y a 365 jours exactement, les Ukrainiens se réveillent sous les bombes. Le jeudi 24 février 2022, peu avant 3h du matin (TU), le président russe Vladimir Poutine prononce ces mots lors d’une allocution officielle télévisée : « J’ai décidé de mener une opération militaire spéciale » en Ukraine. Comme justification énoncée, la « démilitarisation et dénazification » du pays voisin. Puis, en s’adressant directement aux militaires ukrainiens, Vladimir Poutine les appelle à « déposer les armes ».

Depuis plusieurs semaines déjà, les renseignements occidentaux alertaient des mouvements des troupes russes à la frontière avec l’Ukraine. C’est à ce sujet que le Conseil de sécurité de l’ONU est justement réuni quand Vladimir Poutine prend la parole. Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, réclame alors l’arrêt immédiat du conflit. L'ambassadeur de France, Nicolas de Rivière, dénonce quant à lui « le mépris » affiché par la Russie à l'égard des Nations unies.

Attaques répétées

Dans le même temps, aux alentours de 3h30 du matin, des explosions retentissent dans le centre de Kiev et dans plusieurs villes de l’est du pays, notamment à Marioupol. Au petit matin, des caméras de surveillance filment des chars à la frontière. L’Ukraine certifie alors avoir abattu des avions et des hélicoptères russes. Tandis que l’armée russe affirme, elle, avoir détruit les systèmes de défense anti-aérienne ukrainiennes et ne viser que leurs sites militaires. L'ambassadeur de Russie à l'ONU, Vassily Nebenzia, l’assure devant le Conseil de sécurité de l’ONU : « Nous ne sommes pas agressifs envers le peuple ukrainien, mais envers la junte au pouvoir à Kiev. »

En quelques heures, le président ukrainien Volodymyr Zelensky endosse le rôle de chef militaire et surprend le monde entier par sa réactivité, lui dont l’image de l’ancien comédien collait à la peau. Il rompt ses relations diplomatiques avec Moscou, impose la loi martiale et décrète la mobilisation générale. « Pas de panique, nous allons vaincre », martèle-t-il dans une adresse à la nation dès le début de l’offensive, la première d’une longue série d’allocutions.

Il est 7h du matin. Près de Kharkiv, ville du nord-est également visée par de lourds bombardements, les deux armées s’affrontent déjà. Dans la capitale, une foule d’Ukrainiens se réfugie dans les métros, pour se mettre à l’abri des bombes ou tenter de quitter la ville. Les bouchons se forment aux sorties des villes. « Les stations-services sont littéralement prises d'assaut par les automobilistes. De longues files d'attente se sont formées sur la route qui relie Marioupol à Zaporijia », raconte ce jour-là notre envoyée spéciale, Anastasia Bechio.

Denis Strelkov, l'envoyé spécial de la rédaction de RFI en russe à Kiev, décrit, quant à lui, un « silence absolu, presque mortel » dans le centre-ville totalement vidé de la capitale. 

Indignation internationale

Ce jeudi 24 février 2022 défile à toute vitesse. Les chaînes d’information du monde diffusent en boucle les images des frappes aériennes. Tout au long de la journée, des milliers de manifestants protestent dans de nombreux pays contre l’invasion russe. Au même moment, la Russie annonce gagner du terrain dans le Donbass, à l’est, alors que les premiers Ukrainiens s’enfuient vers la Pologne ou la Moldavie. Vers 16h, l’aéroport militaire d'Hostomel, au nord de Kiev, tombe aux mains de l’armée russe. Un peu plus tard, c’est au tour de la centrale de Tchernobyl d’être contrôlée par la Russie. Mais contre toute attente, l’armée ukrainienne tient le choc et résiste.

Alors que les combats s’éternisent et que les forces terrestres russes pénètrent le pays, les réactions internationales pleuvent : l’Otan condamne une « une attaque téméraire et non provoquée » de la part du Kremlin, le président américain Joe Biden affirme que « le monde exigera des comptes de la Russie », Moscou risque « un isolement sans précédent » d'après le chef de la diplomatie européenne à Bruxelles, Josep Borrell. De nombreux chefs d’État à travers le globe s’indignent publiquement à tour de rôle, et apportent leur soutien à l’Ukraine. Emmanuel Macron évoque quant à lui un « tournant de l'histoire de l'Europe » tout en assurant : « Nous serons sans faiblesse et nous répondrons avec sang-froid. »

À 8h, dès leur ouverture, les bourses s’effondrent. Le cours des matières premières s’envole, le prix du blé atteint des niveaux inégalés, avec un pic à 344 euros la tonne. Dans l’après-midi, le Conseil de l'Europe convoque une « réunion extraordinaire » de son Comité des ministres. À 20h30, un premier paquet de sanctions « massives » contre Moscou est adopté par l’Europe, mais aussi par les États-Unis ou le Canada, visant des banques, le secteur de l’énergie et des proches du pouvoir russe. Le soir, Kiev implore la communauté internationale d’« agir immédiatement » dans un communiqué.

À la fin de cette journée historique, le bilan humain est déjà lourd. Volodymyr Zelensky évoque 137 morts et plus de 300 blessés à travers le pays. La guerre est lancée.