Le Haut-Karabagh s'est choisi un nouveau président. Après la démission d'Arayik Haroutiounian, voilà dix jours, le parlement a élu ce samedi 9 septembre Samvel Shahramanian à la tête de cette province sécessionniste de l'Azerbaïdjan peuplée d'Arméniens. L'élection n'est pas reconnue par Bakou, qui depuis sa victoire dans la seconde guerre du Haut-Karabagh de l'automne 2020, fait pression pour reprendre un contrôle total et définitif sur cette région montagnarde où vivraient aujourd'hui autour de 120 000 Arméniens.
Avec notre correspondant dans le Caucase du Sud, Régis Genté
C'est donc à Samvel Shahramanian, 44 ans, que revient la lourde tâche de présider aux destinées d'une région sujette à d'énormes tensions.
Ces derniers jours, l'Azerbaïdjan a à nouveau déployé des forces le long de la « ligne de contact », et provoqué des tensions sur la frontière internationale avec l'Arménie.
Et ce tandis que le corridor de Latchine, seule route reliant le Haut-Karabagh, enclavé en territoire azerbaïdjanais, à la république d'Arménie, fait l'objet d'un blocus depuis décembre dernier.
La situation humanitaire des 120 000 Arméniens du Karabagh devient intenable.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev orchestre une pression maximale pour faire revenir la province dans le giron constitutionnel de son pays, tentant ainsi d'obtenir ce qu'il avait renoncé à faire par les armes lors de la guerre de 44 jours de l'automne 2020, suite à la médiation de son homologue russe Vladimir Poutine.
L'Arménie accepte le principe d'un retour du Karabagh sous juridiction azerbaïdjanaise, mais demande des garanties sécuritaires pour ses habitants. Ce que M. Aliev refuse toujours.
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