Niger
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Guinée: les avocats du procès du massacre du 28 septembre 2009 sont en colère

Et ils l’ont fait savoir à qui de droit en boycottant les audiences qui devaient se tenir lundi 29 mai, obligeant le président du tribunal criminel à renvoyer le procès à la semaine prochaine. Toutes tendances confondues, ils exigent de l’État une aide juridictionnelle puisque, selon eux, leurs clients n’ont pas les moyens de les prendre en charge.

Avec notre correspondant à Conakry, Mouctar Bah

Outre de meilleures conditions de travail en salle d’audience, les avocats exigent de l’État une aide juridictionnelle pour combler, selon eux, le manque à gagner qu'ils perdent en restant trois jours ouvrables sur cinq au tribunal criminel.

« Nous sommes à ce procès depuis plus de huit mois. Nous sommes toujours là auprès de nos clients, ce qui constitue pour nous un manque à gagner. Tous les autres dossiers du cabinet en souffre, le client en souffre, nous même nous en souffrons », plaide Me Lancinet Sylla, avocat de Toumba Diakité.

C’est pourquoi dit-il, les avocats ont sollicité la bienveillance du Garde des Sceaux pour évaluer leur cas. Une demande restée vaine, selon lui. « Au cours d'un entretien avec lui, il nous a demandé de lui faire des propositions qu'il prendra en charge dans le budget du procès du 28 septembre. Mais plutôt que de faire face à nos préoccupations, il s'est mis à dire qu'il ne devrait rien aux avocats, que l'État ne devait rien aux avocats. » 

Cette situation ne risque-t-elle pas de mettre en péril la poursuite du procès ? Réaction de Alsény Sall, porte-parole de l’organisation guinéenne de défense des droits de l’homme.

« Ce serait vraiment dommage pour toute la Guinée et je pense que cela n'est ni à l'avantage des victimes, ni des autorités et ni même de la communauté internationale, c'est pourquoi nous interpellons les partenaires internationaux qui sont membres du comité de pilotage à s'impliquer et à apporter leur soutien pour que cette situation soit débloquée pour que ce procès continue. »

Sollicité à plusieurs reprises par RFI, le ministre de la Justice Alphonse Charles Writh a refusé de répondre à nos questions

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