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Guerre en Ukraine: des combattants français témoignent de la férocité des combats et du déficit de matériel

Ils sont une quinzaine de combattants français sur le terrain dans la région de Bakhmout, dans l'est de l'Ukraine, sur ce que l’on appelle la ligne zéro, là où se réalisent les opérations les plus délicates. Ce sont des volontaires engagés dans la Légion internationale. Ils racontent la férocité des combats, mais aussi le déficit de matériel au sein de l'armée ukrainienne, qui met tous les jours leur vie en danger.

Avec notre envoyé spécial dans le Donbass, Vincent Souriau

On l’appellera Doc, car c’est l’une de ses spécialités : soigner les blessés sous le feu de l’ennemi. Il fait partie d’un groupe de Français issus du milieu militaire, chargé de missions sensibles près des lignes russes. « Au début, on faisait des extractions de civils, on allait les rechercher en plein milieu des conflits, raconte-t-il. Là, actuellement, on fait surtout des missions de reconnaissance et de prises d’assaut de positions russes. »

Le siège de Severodonetsk et Lyssytchansk, la bataille de Soledar, et désormais, le nord-ouest de Bakhmout, après un an de guerre en Ukraine, ils ont labouré le Donbass et se disent chanceux d’être en vie, car d’après ces combattants expérimentés – plusieurs d’entre eux sont passés par la Légion étrangère – les troupes au sol sont complètement livrées à elles-mêmes.

« Ici l’avenir peut changer très très vite »

« On se retrouve avec très peu d’appui aérien, d’engins blindés et même de personnel, dans une situation que nos anciens ont connu pendant la Seconde Guerre mondiale, poursuit Doc. Certains sont même repartis chez eux parce que c’était trop pour eux, dans le sens de pas de soutien aérien. Il n’y a rien, donc c’était inconcevable qu’ils puissent rester comme ça, parce qu’ils ne sont pas habitués. On n’est pas formés à ce genre de combat, de se dire qu’on n’aura pas de support, quel qu’il soit. »

Ont-ils connu des pertes au sein de leur unité ? On ne le saura pas. Mais lorsqu’on lui demande s’il compte rester encore longtemps en Ukraine, voilà ce que Doc répond, avec un petit rire forcé : « Disons que pour le moment, je suis là et demain, on verra, parce qu’ici l’avenir peut changer très très vite, donc je ne m’avance pas. »

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