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Géorgie: des partis appellent à manifester malgré le retrait du projet de loi sur les «agents de l'étranger»

Le parti au pouvoir en Géorgie a annoncé ce jeudi 9 mars le retrait d'un projet de loi visant ONG et médias qui a déclenché ces deux derniers jours des manifestations massives durement réprimées dans ce pays du Caucase. Mais des partis d'opposition géorgiens ont annoncé qu'ils continueraient de manifester contre le gouvernement.

« En tant que parti de gouvernement responsable envers chaque membre de la société, nous avons décidé de retirer de façon inconditionnelle ce projet de loi que nous soutenions », a déclaré le parti du Rêve géorgien, dans un communiqué publié sur son site. Cette annonce intervient au lendemain de manifestations massives dans la capitale Tbilissi lors desquelles la police a utilisé des grenades lacrymogènes et des canons à eau pour disperser des dizaines de milliers de personnes rassemblées près du Parlement.

Le mouvement de contestation a été déclenché par l'adoption, mardi 7 mars, en première lecture d'un projet de loi prévoyant que les ONG et médias recevant plus de 20 % de leur financement de l'étranger soient obligées de s'enregistrer en tant qu'« agents de l'étranger », sous peine d'amende.

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La prudence reste de mise

Pour ses détracteurs, ce texte est inspiré d'une loi similaire qui existe en Russie où le Kremlin l'utilise pour réprimer la presse indépendante, les organisations de défense des droits humains et ses opposants. Dans son communiqué, le parti du Rêve géorgien estime que le projet de loi a été « présenté sous un mauvais jour de façon trompeuse », ajoutant qu'il allait lancer des consultations publiques pour « mieux expliquer » le but de ce texte. Le parti au pouvoir ne ferme donc pas complètement la porte à un retour futur de ce projet de loi au Parlement.

► À lire aussi : L’étude d’une loi sur les «agents étrangers» fait craindre une «russification» aux ONG

« Nous saluons l'annonce par le parti au pouvoir du retrait du projet de loi sur l'"influence étrangère" », a déclaré sur Twitter la délégation européenne à Tbilissi. « Nous encourageons tous les dirigeants politiques en Géorgie à reprendre les réformes pro-européennes », a-t-elle ajouté.

We welcome announcement by the ruling party to withdraw draft legislation on “foreign influence”. We encourage all political leaders in GE 🇬🇪 to resume pro-EU 🇪🇺reforms, in an inclusive & constructive way and in line with the 12 priorities for Georgia to achieve candidate status pic.twitter.com/pKSFIOQv88

— EU Delegation Georgia 🇪🇺 (@EUinGeorgia) March 9, 2023

Des partis d'opposition géorgiens ont pourtant annoncé qu'ils continueraient de manifester contre le gouvernement malgré le retrait du projet de loi jugé répressif. La mobilisation « ne s'arrêtera pas tant qu'il n'y aura pas de garantie que la Géorgie est résolument engagée sur une voie pro-occidentale », ont déclaré plusieurs partis d'opposition dans une déclaration commune, appelant à de nouveaux rassemblements jeudi soir et à la libération de dizaines de protestataires en détention.

Les manifestations qui ont secoué la Géorgie mardi et mercredi s'inscrivent dans un contexte plus large de crise politique dans ce pays du Caucase. Cette ex-république soviétique, marquée par une intervention militaire russe en 2008, ambitionne officiellement de rejoindre l'UE et l'Otan, une orientation prise après la « révolution des roses » de 2003. Cette révolution avait amené au pouvoir le pro-occidental Mikheïl Saakachvili, qui est aujourd'hui en prison, d'où il dénonce une vengeance politique. Mais plusieurs mesures récentes du gouvernement actuel, comme le projet de loi sur les « agents de l'étranger », ont jeté le doute sur le maintien des aspirations pro-occidentales, l'opposition l'accusant de soutenir Moscou.

(Avec AFP)

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