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France: les agriculteurs et industriels du bio tirent la sonnette d’alarme face à l’inflation

En pleine hausse des prix alimentaires, les consommateurs n'arrivent plus à suivre et se rabattent sur des produits moins chers que les aliments bio. Alors que se tient le Salon de l'agriculture à Paris, la profession veut interpeller les politiques qui se rendront sur leurs différents stands. Les agriculteurs s'agacent de voir le manque d'action du gouvernement.

Après dix ans d'une croissance à deux chiffres, le marché du bio est percuté par l'inflation, les consommateurs se rabattant sur des produits moins chers. L'an dernier, les ventes de bio ont reculé de 7,4 % en grandes surfaces sur un an, selon le panéliste NielsenIQ. Une baisse qui est encore plus marquée dans le réseau spécialisé (Biocoop, Naturalia, Comptoirs de la bio), à -12 %, selon deux enseignes.

« La France laisse les filières bio s'enfoncer dans la crise sans réagir », déplorent dans un communiqué commun des organisations de producteurs et industriels bio. Dans un rare mouvement d'humeur sur ce sujet, les syndicats FNSEA et Jeunes agriculteurs, les Chambres d'agriculture et la Coopération agricole jugent que la réponse du ministère de l'Agriculture « à ce stade des discussions n'est pas satisfaisante ». « Les 60 000 fermes [sur environ 390 000] engagées en bio méritent aujourd'hui un accompagnement à la hauteur au regard de la crise traversée », défendent ces quatre organisations.

► À écouter aussi : L'alimentation bio, un modèle économique fragilisé

[#CP] La filière #bio en crise : il est urgent de soutenir les producteurs et la filière ! Les 60 000 fermes engagées méritent un accompagnement à la hauteur de la crise traversée !
Notre communiqué de presse ici 👇 pic.twitter.com/54JxS9U2o7

— La FNSEA (@FNSEA) February 23, 2023

Des soutiens directs réclamés

Elles jugent aussi irréaliste l'objectif officiel d'atteindre 18 % de la surface agricole utile française en bio d'ici à 2027, contre 10,3 % en 2021. Et ce, alors que les conversions sont stoppées faute de débouchés et que des agriculteurs doivent repasser à une production conventionnelle. « La déconversion [du bio vers le conventionnel], c'est la pire des choses qui puisse nous arriver », a déclaré mercredi le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, à des journalistes. « On est en train d'essayer de regarder comment on peut accompagner ce moment », a-t-il esquissé, rappelant que les commandes des cantines devraient nourrir la demande.

Des objectifs avaient été fixés à la restauration collective, censée introduire au 1er janvier 2022 au minimum 20 % de produits biologiques dans ses achats. « On est à 6 % » aujourd'hui, a dit le ministre. Lors du précédent Salon de l'agriculture, de même qu'en décembre dernier, le ministère avait annoncé des aides pour financer des campagnes de communication en faveur du bio. Mais ce sont des soutiens directs aux producteurs qui sont réclamés.

(avec AFP)