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Énergies: Joe Biden et Ursula Von der Leyen veulent éviter une concurrence délétère UE-États-Unis

Joe Biden a reçu, ce vendredi 10 mars, à la Maison Blanche la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen. Ensemble, ils ont annoncé leur souhait de négocier un accord entre les États-Unis et l'Union européenne sur les matières premières essentielles.

Lorsque le président américain a reçu la présidente de la Commission européenne au coin du feu, dans le Bureau ovale, il ne faisait aucun doute que le principal sujet serait le « Inflation Reduction Act ». Il s'agit d'un énorme plan d'aide à la transition énergétique lancé par Joe Biden, soutenant sans complexe le « Made in America » notamment via des incitations fiscales à l'achat de véhicules électriques, et dont les industriels européens redoutent les effets.

« Il est évident qu’au travers de l’Inflation Reduction Act, les États-Unis cherchent à récupérer un petit peu de leur indépendance dans le domaine des matières premières stratégiques sur la filière électrique. Dans leur cas, c’est plutôt le lithium, analyse Philippe Chalmin, économiste spécialiste des matières premières. Il s’agit de subventions directes, d’une certaine forme de protectionnisme. On retrouve là tout un arsenal de mesures que, pour l’instant, l’Europe n’est pas capable de contrer et surtout, elle n’est pas capable en l’état actuel de faire l’équivalent. »

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Pour tempérer au moins un peu les craintes, les deux dirigeants ont promis, dans un communiqué commun à la fin de leur rencontre, de « commencer immédiatement à négocier en vue d'un accord ciblé sur les métaux stratégiques » de la transition énergétique.

« Les États-Unis ont des moyens pour agir »

Par ailleurs, Joe Biden, qui n'a pas l'intention de beaucoup modifier son programme, a néanmoins promis à la dirigeante européenne de « travailler pour éviter une compétition à somme nulle, afin que nos politiques d'aides publiques soutiennent le développement des énergies propres et de l'emploi sans devenir des aubaines pour les intérêts privés », selon leur communiqué conjoint.

« Dans ces domaines-là, et notamment en termes de politique industrielle, l’Union européenne n’existe pas ! Cet accord porte sur l’accès aux matières premières minérales. Les États-Unis ont des moyens pour agir et pour agir vite, là où l’Europe est d’une admirable lenteur et continue à croire aux vertus du libre-échange », poursuit Philippe Chalmin.

« Une nouvelle ère »

Avant que la réunion bilatérale ne débute, Joe Biden avait rappelé avoir promis à son interlocutrice une « nouvelle ère » dans la relation transatlantique, durement éprouvée par son prédécesseur Donald Trump, et loué leur unité face à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. « Je tiens à vous remercier pour votre rôle moteur » dans la conclusion d'un accord avec le Royaume-Uni sur la délicate question de la frontière nord-irlandaise après le Brexit, a encore dit le démocrate de 80 ans, qui suit ce sujet de très près.

Les États-Unis et l'Union européenne « sont de bons amis », a dit Ursula von der Leyen, assurant être « très reconnaissante » de l'aide apportée par les Américains pour réduire la dépendance européenne au gaz russe. L'Ukraine a également été au menu des discussions, au lendemain d'une salve massive de missiles russes contre le pays. « Nous sommes ensemble dans le soutien sans faille à l'Ukraine, aussi longtemps qu'il le faudra », lit-on dans le communiqué commun.

Ursula von der Leyen a indiqué qu'il avait surtout été question des sanctions contre la Russie, de leur « mise en œuvre » et des moyens d'éviter qu'elles ne soient contournées.

La Chine, grande absente des déclarations officielles    

Grande absente des déclarations officielles vendredi : la Chine.  À l'heure où les États-Unis accusent ouvertement Pékin d'envisager une aide militaire à la Russie, Washington voudrait convaincre l'Union européenne d'adopter une position plus ferme face à Pékin.

Le communiqué conjoint de Joe Biden et Ursula von der Leyen comporte tout au plus une allusion codée à la Chine. Les deux dirigeants y font part de leurs « préoccupations partagées face au défi que représentent, entre autres, les politiques de pression économique, l'instrumentalisation des dépendances économiques et les politiques économiques non concurrentielles ». Autant de pratiques que Pékin est régulièrement accusé de mettre en œuvre.