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Emmanuel Macron réclame des garanties de sécurité pour l'Ukraine

Le président français Emmanuel Macron a réclamé mercredi 31 mai l'octroi de garanties de sécurité « tangibles et crédibles » à l'Ukraine, en attendant son adhésion à l'Otan, et plaidé pour une Europe de la défense plus puissante au sein de l'Alliance, malgré les réserves de nombre de pays d'Europe centrale et de l'Est.

​​​​​​« Si nous voulons [...] peser face à la Russie, si nous voulons être crédibles vis-à-vis des Ukrainiens, nous devons donner à l'Ukraine les moyens d'empêcher toute nouvelle agression [russe] et l'inclure dans [une] architecture de sécurité crédible », a insisté le chef de l'État français Emmanuel Macron, lors d'un discours au 18e Forum de sécurité régional Globsec à Bratislava, organisé par un think tank du même nom. « C'est pourquoi je suis favorable, et ce sera l'objet des discussions collectives dans les prochaines semaines, d'ici au sommet de Vilnius, de donner des garanties de sécurité tangibles et crédibles à l'Ukraine », a-t-il insisté.

Les chefs d'État et de gouvernement de l'Otan doivent réaffirmer les 11 et 12 juillet à Vilnius leur soutien politique et militaire à l'Ukraine, en proie depuis quinze mois à une offensive russe qui inquiète aussi les pays voisins issus du glacis soviétique. Ces garanties pourront être accordées par les différents États membres de l'Otan, en attendant une entrée de l'Ukraine dans l'Alliance, qui restera très éloignée aussi longtemps qu'elle sera en guerre avec la Russie. Elles peuvent passer par la livraison d'armes et de technologies ainsi que la formation de personnels militaires, notamment de pilotes de chasse, susceptibles de la rapprocher au plus vite des standards de l'Otan.

« Nous devons construire quelque chose entre la sécurité fournie à Israël [par les États-Unis, NLDR] et une adhésion pleine et entière » à l'Otan, a souligné Emmanuel Macron, jugeant peu probable un consensus sur l'adhésion à Vilnius.

À l'Est, certains craignent qu'un engagement insuffisant des alliés de l'Ukraine ne conduise à geler la ligne de front actuelle et à consolider les gains territoriaux de la Russie sans ramener la paix. « Un conflit gelé ne fera que donner un répit à la Russie pour préparer une autre agression », affirme Slawomir Debski, directeur de l'Institut polonais d'Affaires internationales (PISM).

Emmanuel Macron, dont les initiatives diplomatiques depuis le début de l'offensive russe ont souvent laissé ses partenaires de l'Est dubitatifs, sinon méfiants, s'est aussi voulu rassurant sur ce point. « La paix, ce ne peut pas être un cessez-le-feu qui consacre un état de fait et reviendrait à créer un conflit gelé », a-t-il dit. « Nous devons nous mettre en situation de soutenir dans la durée l'Ukraine dans un conflit de haute et moyenne intensité », a-t-il martelé.

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« Europe de la défense »

Le chef de l'État s'est aussi lancé dans un long plaidoyer en faveur de la souveraineté européenne, notamment sur le plan militaire, perçue avec beaucoup de circonspection en Europe de l'Est. « Nous ne devons pas laisser l'Europe être kidnappés une deuxième fois », a-t-il lancé en référence à la Guerre froide entre Américains et Soviétiques dont le Vieux continent a en grande partie été le théâtre.

Une « Europe de la défense », « pilier européen au sein de l'Otan », est « indispensable pour être crédibles dans la durée », a-t-il dit en appelant les Européens à se doter d'une « capacité de frappe dans la profondeur » et à acheter des armes européennes.

Les heurts au Kosovo aussi évoqués

Durant ce Forum, le président français dénonce aussi la responsabilité des autorités kosovares dans la crise qui secoue le nord du pays. Des centaines de manifestants serbes sont de nouveau réunis devant la mairie de la Zvecan, pour la troisième journée consécutive, ils dénoncent l'entrée en fonction des maires albanais de quatre villes dans la région alors que la participation pour les élections n'atteignait pas les 3,5% en avril.

Selon la majorité serbe, ces maires ne sont pas légitimes. Les manifestations ont dégénéré au début de la semaine, faisant des dizaines de blessés parmi les protestataires et parmi les soldats de l'Otan sur place. Pour Emmanuel Macron, les autorités kosovares n'auraient pas dû poursuivre le processus.

Emmanuel Macron: «Il y a une responsabilité des autorités kosovares dans la situation actuelle»

Anastasia Becchio

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(Avec AFP)