Un questionnaire pour les demandeurs d’asile arrivés illégalement sur le territoire britannique. Le Royaume-Uni accélère le traitement des dossiers, quitte à compliquer les démarches. Les réfugiés ont désormais vingt jours pour répondre à un questionnaire en anglais.
Avec notre correspondante à Londres, Marie Boëda
Une dizaine de pages, une cinquantaine de questions : « Craignez vous les fonctionnaires dans votre pays ? Peut-on appeler votre famille pour confirmer votre identité sans les mettre en danger ? ». La méthode remplace des entretiens en face à face.
Dix-huit mois d'attente
Au total, 12 000 demandeurs d’asile pourraient être concernés. Ils viennent pour la plupart d’Afghanistan, d’Érythrée ou de Syrie ; certains attendent depuis dix-huit mois une réponse du Royaume-Uni. Ils patientent dans des hôtels, payés par le ministère de l’Intérieur. Et s’ils n’envoient pas dans les délais le questionnaire, leur dossier sera refusé.
Il s’agit donc d’un nouvel obstacle bureaucratique selon le Conseil des réfugiés. Car ces personnes ne parlent pas anglais et n’ont pas accès à des conseils juridiques. Vingt jours ce n’est pas suffisant pour remplir le formulaire déplore un avocat spécialiste de l’immigration.
Régler les retards
Le gouvernement souhaite régler les retards pris dans le traitement de ces dossiers avant de présenter devant le Parlement un nouveau projet de loi durcissant les conditions d’immigration. Le but est de dissuader les migrants de traverser la Manche, alors qu’un nouveau record vient d’être atteint : 150 000 personnes demandent l’asile sur le territoire.
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