Des affrontements ont été rapportés ce week-end sur les réseaux sociaux en Chine. Heurts entre la minorité musulmane Hui et la police dans la province du Yunnan, au sud-ouest du pays. Un mouvement de colère qui aurait éclaté suite à des rumeurs évoquant des travaux de démolition d’une mosquée.
Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Les images ont vite été effacées par les censeurs, mais on les trouve encore ce lundi sur Twitter, censuré en Chine. Coups de pieds, coups de poings, lancés de projectiles, des manifestants ont tenté samedi de repousser un mur de boucliers noirs de la police armée du peuple. Les forces de l’ordre empêchent alors d’accéder à la mosquée de Najiaying à Yuxi.
Sinisation de l’islam
Parmi les minorités ethniques que compte cette préfecture de la province du Yunnan, de nombreux membres de la communauté Hui musulmane. Sur une autre vidéo, une partie des protestataires parvient à s’approcher d’un mur d’enceinte et fait tomber un échafaudage de chantier. D’autres images encore montrent des hommes en treillis lançant des slogans. Des commentaires font part également de la présence de nombreux agents en civil.
Remontant à la dynastie Ming, la mosquée de Najiaying comporte un dôme et quatre minarets, ce sont les parties en hauteur et en particulier le dôme qui serait visé par les autorités locales qui ont qualifié la construction « d’illégale ».
La campagne de sinisation en Chine ces dernières années a fait tomber des croix d’églises et ratiboisé les ornements de plusieurs mosquées. Selon RFA, le tribunal et le parquet du bureau de la sécurité publique du comté de Tonghai ont publié dimanche un avis conjoint, affirmant qu’une « affaire » samedi 27 mai avait gravement perturbé l’ordre social. Une trentaine de manifestants auraient été arrêtés.
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