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Aux États-Unis, des milliers d'enfants migrants exploités par des industriels peu scrupuleux

Aux États-Unis, des révélations du New York Times sur l'exploitation de jeunes enfants, principalement latino-américains, dans de grosses usines travaillant pour des marques célèbres ont fait grand bruit. Les associations de défense des droits de migrants et une partie de la classe politique dénoncent une situation inacceptable.

De notre correspondante à New York,

C’est le New York Times qui a enquêté sur ces enfants migrants forcés de travailler dans des usines, des abattoirs, sur des chantiers, des champs agricoles, parfois de nuit. Ils ont 15, 16 et même, dans certains cas, à peine 12 ans d’après la centaine d’interviews effectuées. L’article décrit des conditions de travail très difficiles et des mineurs qui se retrouvent pris au piège d’un système d’exploitation en violation totale des lois sur le travail des enfants aux États-Unis.

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La grande majorité des enfants viennent de pays d’Amérique Centrale et sont arrivés seuls sur le territoire américain. Ils sont censés aller vivre avec des proches ou bien être placés dans des familles d’accueil. En principe, ils vont à l’école, mais certains doivent de l’argent aux mafias de passeurs qui leur ont fait traverser la frontière. D’autres sont poussés au travail par les gens qui les accueillent. Et puis, il y en a aussi qui veulent simplement envoyer de l’argent à leurs familles n'ayant pas réussi à passer la frontière.

Une forte augmentation du travail illégal des enfants

Ces révélations font beaucoup de bruit parce qu’elles montrent qu’un grand nombre de mineurs non accompagnés sont concernés. L'enquête ne concerne pas un cas isolé ou un État en particulier. Des migrants mineurs forcés de travailler, c’est une réalité dans une vingtaine d’États américains au moins. Et dans des usines qui appartiennent ou travaillent pour des entreprises et des marques connues comme les chaînes de supermarchés Whole Foods, Walmart, Target ou encore General Motors et Ben and Jerry's. Cela montre l'étendue du phénomène. 

The US is seeing an unprecedented wave of migrant child labor right now.

Thousands of kids are working overnight in dangerous factories for brands like Cheerios, Fruit of the Loom and Ford. They're here alone and they're being failed in the most basic way.https://t.co/5IlCNTjGdh

— Hannah Dreier (@hannahdreier) February 25, 2023

Le nombre de mineurs employés illégalement dans le pays a bondi de 69% depuis 2018.  Selon le New York Times, c’est en partie lié à l’augmentation du nombre de mineurs sans papiers non accompagnés qui arrivent à la frontière sud. On comptait plus de 130 000 personnes l’année dernière, trois fois plus qu’il y a cinq ans.

Une violation flagrante des lois sur le travail

Juste après la publication de l’enquête d'Hannah Dreier du New York Times, l’administration Biden a promis de renforcer les contrôles pour protéger ces mineurs. Une réponse jugée insuffisante par certains élus. Un groupe de démocrates a adressé une lettre à l’administration Biden exigeant des explications avant le 1er avril. Ils réclament un renforcement des contrôles dans les usines, les chantiers. Ils veulent aussi des contrôles plus stricts des familles d’accueil dans lesquelles ces enfants sont placés pour être sûrs qu’ils ne seront pas exploités.

Au cours de la dernière année fiscale aux États-Unis, le ministère du Travail a identifié 835 entreprises ayant fait travailler 3 800 enfants en infraction aux lois et a observé une hausse de 26 % des enfants embauchés spécifiquement sur des postes dangereux.

Les agences chargées de ce travail se sont défendues en expliquant que face au nombre important d'enfants entrés seuls aux États-Unis, elles essayaient de privilégier la vitesse, parfois au détriment des contrôles obligatoires, pour ne pas laisser les mineurs dans des centres surpeuplés.

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