Le gouvernement australien est sur le point de déployer l’un de ses principaux outils dans la lutte contre le réchauffement climatique. Après avoir trouvé un accord avec les Verts, les travaillistes au pouvoir à Canberra devraient faire adopter dans la semaine, par le Parlement, un genre de taxe carbone appelé « mécanisme de sauvegarde ».
Avec notre correspondant à Sydney, Grégory Plesse
Le mécanisme est encore imparfait, mais grâce aux amendements consentis aux Verts, il devrait réellement pousser les entreprises les plus polluantes du pays à diminuer leur empreinte carbone.
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Faire baisser de 30% les émissions des quelque 200 entreprises les plus polluantes d’Australie, qui représentent à elles seules 30% des émissions totales générées par le pays d’ici à 2030, telle est l’ambition portée par les travaillistes.
Avec ce mécanisme de sauvegarde, ils imposent à ces entreprises émettant plus de 100 000 tonnes de carbone par an un rythme de transition écologique précis. Ce dispositif a été initialement jugé trop peu contraignant par les Verts australiens ; ils ont consenti à y apporter leur soutien contre l’adoption de certains amendements.
Ces modifications sont les bienvenues, estime Tim Buckley, directeur du cabinet Climate Energy Finance. « C’est un bon système, il commence à nous fait avancer à la vitesse nécessaire. Il est loin d’être parfait, mais on allait en marche arrière depuis dix ans. Donc, cela représente une avancée significative », dit-il.
Des doutes sur l'impact
Des doutes persistent sur l’impact réel de l’achat de ces crédits carbone, qui peuvent se traduire par des plantations d’arbres, ou simplement la promesse de ne pas en couper certains. Des doutes planent aussi sur la possibilité pour les entreprises de compenser la totalité de leurs émissions excessives en achetant des crédits carbone.
Mais au moins, note Tim Buckley, elles devront rendre des comptes le cas échéant. « Toute entreprise nécessitant plus de 30% de crédits carbone pour compenser ses émissions excessives devra expliquer pourquoi. Et donc, a minima, ça créé un point de pression, un point d’intervention, pouvant déclencher une action », note-t-il aussi.
Le texte devrait être adopté dans le courant de la semaine et entrer en vigueur le 1er juillet 2023.
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