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Après le rachat du Credit Suisse par l'UBS, les salariés craignent des licenciements massifs

Après l'annonce du rachat du Credit Suisse par sa concurrente UBS, les 20 000 salariés de la banque helvétique, soulagés dans un premier temps, sont rapidement devenus inquiets. Jusqu'à maintenant, les informations concernant leur avenir professionnel sont restées très succinctes. Lors de la conférence de presse du gouvernement le dimanche 19 mars, leur situation n'a même pas été évoquée. L'ensemble des salariés du Credit Suisse redoute maintenant un plan massif de licenciements.

Le sauvetage express mais à contre-coeur de Credit Suisse par UBS sous la pression du gouvernement helvétique et des autorités de régulation a provoqué une onde de choc dans le pays, où le secteur bancaire pèse d'un poids important.

UBS va payer une somme presque symbolique de 3 milliards de francs suisses (un peu plus de trois milliards d'euros) en actions pour avoir accepté de reprendre une banque au bord de l'effondrement. De plus, l'État fédéral offre une garantie de 9 milliards de francs en cas de mauvaise surprise et la banque centrale met à disposition jusqu'à 100 milliards si nécessaire.

Mais ce sont les redondances des deux plus grandes banques en Suisse et ailleurs qui inquiètent les employés. Les deux géants comptent actuellement environ 120 000 collaborateurs dans le monde, dont environs 37 000 en Suisse. Une fois que  la fusion aura eu lieu, il y a des chance que plusieurs de ces emplois deviendront superflus. « Directement ou indirectement, ce sont des dizaines de milliers d'emplois qui sont potentiellement menacés », met en garde, le mardi 21 mars,  l'Union syndicale suisse (USS), qui représente 3 000 salariés dans le pays.

« La création d’une task force »

Pour Benoit Gaillard, responsable de la communication de l'USS, il est inenvisageable que les salariés se retrouvent en première ligne. « Nous, ce qu’on exige évidemment, c’est que ce ne soient pas maintenant les employées et les employés qui paient la facture de ratage de gestion de cette banque, d’instabilité aussi du système financier, et puis finalement d’un dispositif contre les faillites bancaires qui n’a tout simplement pas fonctionné alors que la majorité parlementaire de droite en Suisse avait garanti que les leçons avaient été tirées de la crise de 2008. »

« Alors nous avons demandé ce mardi matin la création d’une task force, un groupe spécial entre UBS-Credit Suisse et puis les autorités, puisqu’il y a de l’argent public en cause, l’État central ne peut pas se défaire de ses responsabilités », explique Benoit Gaillard. 

« À ce stade, poursuit-il, nous n’avons encore que des entrées en matière très générales. Nous demandons très clairement que ce groupe soit opérationnel d’ici la fin du mois de mars, et qu’on fasse très rapidement un état des lieux, et surtout qu’on oblige aussi les dirigeants des deux entités à planifier ce qui va être finalement une fusion des deux organisations. Ce que nous demandons en particulier, c’est qu’il n’y ait pas de licenciements avant la fin de cette réorganisation-là, que le nombre de licenciements soit réduit au minimum, et puis évidemment qu’en particulier, les salariés de plus de 55 ans soient spécialement protégés ».

S'il y a actuellement une pénurie de travailleurs qualifiés dans le secteur financier suisse, l'Association suisse des employés de banque (Aseb) craint que le nombre de suppressions d'emploi soit trop élevé pour que le marché du travail puisse les absorber.

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