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«Allons-nous mourir ici ?»: au Soudan du Sud, la ville de Renk face au flux de réfugiés du Soudan

Conséquence du conflit au Soudan, le retour massif de Sud-Soudanais vers leur pays. Depuis le début de la crise soudanaise mi-avril, ils sont en effet plus de 70 000 à avoir fait la route depuis la capitale soudanaise vers la petite ville de Renk, au nord-est du Soudan du Sud, dans l’État du Haut-Nil.

Avec notre correspondante au Soudan du Sud, Florence Miettaux

Après des jours de trajet éreintant depuis Khartoum, c’est un retour difficile au pays natal pour de nombreux ressortissants sud-soudanais qui fuient le Soudan. Ici, « les gens arrivent traumatisés à cause de ce qu’ils ont vécu à Khartoum. Les bombardements, les tirs, les morts dont ils ont été témoins sur la route… Toutes ces difficultés qu’ils ont traversées… En plus, certains arrivent ici après avoir été séparés de membres de leur famille restés à Khartoum », raconte Kamrah Abraham Albert, travailleur humanitaire de l’ONG International Rescue Committee à Renk.

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Un centre de transit offre de la nourriture et des services de base aux plus vulnérables. Mais la plupart des arrivants n’en bénéficient pas. Les autorités et les agences humanitaires souhaitent éviter à tout prix la création de camps de déplacés dans cette zone qui manque d’infrastructures. Mais la logistique pour le transport de ces dizaines de milliers de personnes n’est pas encore à la hauteur, sachant que les routes sont en mauvais état.

Distribution alimentaire au centre de transit à Renk
Distribution alimentaire au centre de transit à Renk © Florence Miettaux / RFI

« Nous sommes complètement désespérés »

C’est donc par bateau principalement, sur le Nil, que les Sud-Soudanais ayant fui le Soudan attendent, non sans exaspération, de pouvoir continuer leur trajet. Peter Gatkuoth, enseignant, est arrivé il y a presque un mois. Au port de Renk, sur le Nil, il espère chaque jour prendre un bateau pour Malakal, la capitale de l’État du Haut-Nil : « Nous sommes complètement désespérés, notre situation est très difficile ici. Nous avons faim et nous n’avons pas d’endroit où dormir. C’est pour ça que je suis venu voir ce matin s’il y a un bateau qui va partir. »

C’est aussi une attente qui s’éternise pour ceux qui ne peuvent partir qu’en avion, comme Ngong Malong Ngor, 70 ans. Il est originaire d’Aweil dans le nord-ouest du Soudan du Sud. « Je me suis enregistré avec ma femme et mes dix enfants. J’ai notre billet. Mais nous sommes à la rue et nous n’avons rien à manger. Nous ne savons pas quoi faire. Allons-nous mourir ici ? Nous n’avons aucune idée de quand nous allons pouvoir partir », raconte-t-il.

Une situation explosive dans la petite ville où des dizaines de milliers de personnes sont bloquées. Des jeunes se sont battus mi-mai au centre de transit, faisant un mort.

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