Le prince Mangosuthu Buthelezi, décédé samedi à l'âge de 95 ans, était une figure de la lutte anti-apartheid, un homme politique incontournable, un pilier de l'histoire sud-africaine. Ce nationaliste zoulou avait fondé le parti de l'Intakha pour défendre les intérêts de son ethnie et de son roi, quitte à s'opposer violemment à l'ANC, l'ancien mouvement de libération devenu l'actuel parti au pouvoir. Malgré un passé controversé, l'ensemble de la classe politique lui a rendu hommage.
De notre correspondant à Johannesburg, Romain Chanson
Un héritage complexe, voilà comment est décrite la carrière de Mangosuthu Buthelezi. Sa relation belliqueuse avec l'ANC, sa défense sans concession de la nation zouloue...
Mais avec Buthelezi disparaît probablement la dernière grande figure des années de lutte contre l'apartheid, selon Mahlengi Benghu-Motsiri, porte-parole de l'ANC.
« Sa mort, dit-elle, referme un chapitre très particulier de notre histoire, à la fois douloureux et glorieux. Il a été très actif pour mener les négociations qui ont permis de faire advenir la démocratie que nous connaissons aujourd'hui. »
Premier ministre traditionnel zoulou de 1968 à sa mort, Buthelezi a profondément marqué la province du KwaZulu-Natal, qu'il dirigea quand la région était un bantoustan.
Pour Christopher Pappas, jeune maire dans cette province pour le parti Alliance démocratique, Buthelezi était incontournable.
« Le Prince Buthelezi était une figure d'une très grande envergure dans le KwaZulu-Natal, confie-t-il, à la fois politiquement et culturellement. Il représentait un aspect très important de la culture et de la tradition zoulou, de part son rôle au sein de la famille royale. »
Malgré une personnalité clivante, tous les partis politiques sud-africains ont honoré la mémoire du Prince Buthelezi, dont la longévité leur inspire le respect.
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