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À la Une: un an de guerre en Ukraine vu par la presse américaine

Un an jour pour jour après le début de l'invasion russe, les États-Unis ont annoncé vendredi une nouvelle tranche d'aide militaire à l'Ukraine d'une valeur globale de 2 milliards de dollars. Les dernières annonces du Pentagone, relayées dans la presse aux États-Unis, font état de livraisons prochaines de munitions supplémentaires pour l'artillerie et pour les systèmes de lance-roquettes Himars, ainsi que des drones. Premier pays donateur à l'Ukraine, les États-Unis ont livré ou promis plus de 32 milliards de dollars d'armements divers aux forces de Kiev depuis le début de l'offensive russe le 24 février 2022.

Parallèlement, la Maison Blanche annonce durcir encore une fois ses sanctions contre Moscou. Une nouvelle salve de mesures a été adoptée, ciblant des secteurs comme les banques et l'industrie de la défense, visant notamment à réduire l'accès de Moscou à des technologies sensibles comme les semi-conducteurs. Ces sanctions toucheront plus de 200 personnes et entités, y compris des acteurs russes et de pays tiers à travers l'Europe, l'Asie et le Moyen-Orient qui soutiennent l'effort de guerre de la Russie.

Biden-Zelensky : « Un partenariat forgé par la guerre »

Cette année de guerre est relatée dans le New York Times à travers l'objectif de ses photographes. En Une, une photo montre des soldats ukrainiens, bottes crottées, perchés sur un tank, sourires ou visages fermés. Au fil des pages, le quotidien présente les clichés de ses reporters sur les lignes de front, dans les villages reculés, ou bien lors de funérailles. « Des images indélébiles de la guerre », titre le journal.

Le quotidien se penche également sur le tandem que forment Joe Biden et Volodymyr Zelensky, décrit comme « un partenariat forgé par la guerre » ou encore comme une relation « mouvementée » mais « solide ». 35 ans séparent les deux hommes aux styles très différents. Le premier, 80 ans, est un politicien de carrière. L'autre, 45 ans, un ancien comédien satirique catapulté chef de guerre. L'article relate les coups de fil répétés entre les deux présidents au cours desquels Volodymyr Zelensky presse régulièrement son homologue américain de débloquer « plus d'aide et plus vite » pour l’Ukraine. Les journalistes osent une comparaison avec le duo formé par Winston Churchill et Franklin Roosevelt au début de la Seconde Guerre mondiale.

Dans les colonnes du Washington Post, un éditorialiste considère que « l’administration Biden se trompe : le temps ne joue pas en la faveur de Kiev », estimant que si la guerre s'éternise cela ferait le jeu de Vladimir Poutine. L'Ukraine, déjà un champ de bataille, aura du mal à se relever suite aux destructions infligées par la Russie sur les infrastructures, la production d’énergie et les installations agricoles. « L’an prochain, il n’y aura peut-être plus d’Ukraine à sauver », conclut-il.

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« Divorce énergétique »

Pour sa part, le journal Politico dans un long papier relate la stratégie américaine pour contrecarrer les plans de Vladimir Poutine en Ukraine, via le partage de renseignements, mais aussi la constitution d’une large coalition internationale contre Moscou. Enfin, le quotidien analyse comment les États-Unis se sont substitués à la Russie comme pourvoyeur principal de gaz et de pétrole vers l'Europe, entraînant un « divorce énergétique » entre Moscou et les pays du Vieux continent.

Enfin, The Intercept profite de l’anniversaire du début de la guerre en Ukraine pour relayer une campagne menée par plusieurs organisations non-gouvernementales demandant plus de transparence aux autorités sur les ventes ou les transferts d’armes à l’étranger. Les États-Unis sont les premiers vendeurs d’armes au monde, leurs exportations atteignent près de 40% du marché international. « La guerre en Ukraine a prouvé que les transferts d’armement pouvaient être transparents. Pourquoi ce ne serait pas la norme avec d’autres pays ? », s’interroge le magazine d’investigation.

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Non-alignement de l’Amérique latine

Au sud du continent, les pays d'Amérique latine, comme le reste du monde, ont été durement touchés par l’inflation qui galope depuis un an. Le quotidien colombien El Tiempo dresse un bilan économique des conséquences de la guerre pour les pays latino-américains. Une année difficile pour les agriculteurs du continent, confrontés à la hausse des prix des fertilisants, principalement issus d'Ukraine et de Russie.

Cette hausse des coûts de production a finalement été contrebalancée par des exportations agricoles à prix record pour de nombreux pays latino-américains, souligne Portafolio. Le Brésil a connu une augmentation de 36% de ses exportations agricoles. En outre, la crise mondiale de l'énergie, causée par la guerre, a favorisé les pays exportateurs de pétrole, de gaz et de charbon sur le continent, en tête desquels se trouvent la Colombie, le Venezuela ou le Brésil.

La plupart des pays latino-américains ont opté pour la neutralité dans ce conflit. Le journal argentin Pagina12, revient sur les refus successifs de plusieurs dirigeants latino-américains d'envoyer des armes à l'Ukraine. Les États-Unis avaient pourtant proposé un deal « alléchant » : remplacer les armements vieillissants livrés à l'Ukraine par des équipements neufs « made in USA ». De la Colombie à l'Argentine, en passant par le Brésil, tous ont refusé, au nom du non-alignement, mais aussi face aux réticences de leurs opinions publiques.

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