La Colombie « a une coresponsabilité » dans la situation en Haïti, car « des mercenaires colombiens ont tué le président haïtien, déclenchant une crise encore pire que celle qui existait déjà », a assuré samedi 25 mars le président colombien Gustavo Petro en marge du sommet ibéro-américain qui se tenait ce week-end en République dominicaine. « C’est pourquoi je souhaite aller en Haïti », a ajouté le président, sans préciser à quelle date il se rendrait sur place. Ses déclarations font réagir la presse colombienne. En effet, un Colombien a été extradé aux États-Unis dans cette affaire, avec trois autres suspects. Au moins 17 autres Colombiens sont détenus en Haïti, mais aucun n’a encore été jugé, souligne Semana. « Leurs familles assurent qu’ils sont victimes de mauvais traitements et de torture », écrit l’hebdomadaire sur son site.
Gustavo Petro s’est prononcé contre une intervention « armée » en Haïti. Le président dominicain Luis Abinader, dont le pays partage la même île qu’Haïti, a défendu une position différente. « La seule manière d’aider Haïti et d’agir, c’est de pacifier le pays », a-t-il déclaré lors de ce même sommet. Le président du Costa Rica était sur la même ligne, rapporte le journal dominicain Listin diario.
Pourtant, cette possibilité semble s’éloigner encore, puisque le Canada a refusé encore en fin de semaine dernière de prendre la tête d’une intervention militaire, voulue par les États-Unis et par le gouvernement d’Ariel Henry, souligne Le National. C’était l’un des sujets importants de la visite de Joe Biden à Ottawa jeudi et vendredi dernier. Le Canada de Justin Trudeau préfère finalement soutenir la police haïtienne. Cent millions de dollars d’aide ont été annoncés. « La PNH (la police nationale haïtienne) récolte les promesses » mois après mois, « mais ces promesses tardent à se matérialiser », grince Le Nouvelliste.
Faute d’intervention militaire, les États-Unis se trouvent contraints de chercher une autre stratégie. Ils ont publié leur nouveau plan d’action pour Haïti, rapporte Le Nouvelliste. Washington va privilégier une approche « à long terme », axée sur « la sécurité », en priorité « dans les transports » et « dans les quartiers où la criminalité est la plus forte ». Un plan qui reconnaît que « les efforts des États-Unis en matière de diplomatie et d’assistance n’ont pas toujours permis d’obtenir des résultats inclusifs et équitables ».
Cuba : 76 % de participation aux législatives
Le conseil électoral national cubain a publié ce lundi de nouveaux chiffres provisoires de participation aux élections législatives. 75,9 % des électeurs se seraient déplacés aux urnes, rapporte Cuba Debate. Quelque 470 candidats se présentaient, pour 470 sièges. Mais ce taux de participation, s’il reste sous la barre des 78 %, serait le plus faible depuis la révolution, en 1959.
La presse d’opposition cubaine exprime sa méfiance : « Les images de bureaux de vote vides démentent les chiffres officiels », titre 14 y medio, qui souligne que le site de l’organe de presse du parti communiste cubain, Granma, n’est plus accessible depuis la clôture du scrutin dimanche soir. Depuis le Venezuela, Telesur, chaîne proche du régime de Nicolas Maduro, relaie au contraire sur son site les messages du gouvernement de La Havane. « Le peuple est allé aux urnes avec enthousiasme et avec une conscience révolutionnaire », écrivait par exemple ce dimanche le ministre cubain des Affaires étrangères.
Au Nicaragua, des nouvelles de l’évêque Rolando Alvarez
Le principal opposant à la dictature de Daniel Ortega, encore présent dans le pays, a été filmé ce week-end en prison. « Vous nous confirmez que vous êtes traité dignement ? », lui demande un journaliste de la télévision d’État. « Oui, oui », s’empresse de répondre Rolando Alvarez. « Vous trouvez que j’ai l’air en forme ? », ajoute le prisonnier, « visiblement amaigri et pâle », souligne El Confidencial.
Une déclaration qui contraste avec les témoignages d’anciens prisonniers politiques, presque tous libérés et expulsés du pays au début du mois dernier. Personne n’avait eu de nouvelles de l’évêque depuis qu’il a refusé de quitter le pays, et a été condamné à 26 ans de prison, rappelle le journal d’opposition. L’évêque auxiliaire de la capitale, Silvio Baez, lui-même en exil, dénonce une « mise en scène cynique et répugnante », précise le journal La Prensa.
Argentine : Mauricio Macri ne sera pas candidat à la présidentielle
L’ancien président Mauricio Macri (droite) ne tentera pas de briguer un second mandat en octobre prochain. Il l’a annoncé ce dimanche sur les réseaux sociaux. « Macri s’exclut lui-même de la course à la présidentielle »titre La Voz. « Face aux sondages qui anticipaient sa défaite », l’ancien président jette l’éponge et rebat les cartes à droite, tacle Pagina 12. La décision a été bien reçue dans son propre camp, souligne Clarin. Car le parti auquel appartient Mauricio Macri voit avec inquiétude la popularité grandissante d’un candidat libertarien, Javier Milei, qui pourrait siphonner les voix de certains électeurs de la droite traditionnelle.
Ce renoncement de Mauricio Macri donne aussi des idées à la gauche. Les partisans de l’ancienne présidente Cristina Kirchner, aujourd’hui vice-présidente, espèrent que le chef de l’État Alberto Fernandez renonce lui aussi à se présenter, souligne La Nacion. Les divisions se jouent également au sein de la coalition au pouvoir, comprend-on à la lecture de l’article.
Après la tornade, le Mississippi compte ses morts
Vingt-cinq personnes sont décédées, d’après un bilan encore provisoire. « Je n’ai jamais entendu un vent aussi fort », raconte un habitant au Washington Post. « Nous n’avons plus de maison », dit une autre sinistrée. Entre 80 et 85 % des logements de la petite ville de Rolling Fork ont été détruits ou sont très endommagés, explique le Mississipi Clarion Ledger.
Le journal régional publie des vidéos impressionnantes de dizaines de maisons réduites en miettes. Les victimes n’ont pas encore pu être enterrées, car l’électricité n’a toujours pas pu être rétablie.