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À la Une: féminisme dans les Balkans, une nouvelle génération de combat

Sarajevo, Belgrade, Pristina, Tirana, Istanbul, Bucarest... Dans toutes les grandes villes des Balkans, des rassemblements ont eu lieu le 8 mars pour défendre les droits des femmes. Au Kosovo, les jeunes voix féministes se font de plus en plus entendre contre le patriarcat et le mouvement dépasse la seule capitale Pristina. Reportage avec ces activistes déterminés à Mitrovica, ville divisée où vivent Serbes et Albanais.

Le féminisme n’est pourtant pas nouveau au Kosovo. Les femmes se sont d’abord engagées dans les luttes contre l’oppression nationaliste serbe du régime Milošević et la défense des droits humains. Rencontre avec Linda Gusia, directrice du programme de sociologie à l’Université de Pristina, qui rappelle que ces militantes ont toujours tenté de créer des solidarités au-delà des frontières et divisions communautaires.

Les mouvements féministes de l'espace post-yougoslave ont pris racine à l'époque socialiste. En s'appuyant notamment sur les luttes des partisanes (partizanke), ces femmes qui ont pris les armes durant la Seconde Guerre mondiale contre le fascisme. Aujourd’hui, les jeunes militantes se réclament de leur héritage pour combattre le néo-conservatisme patriarcal.

Vagues de colère en Grèce et en Serbie

La colère ne cesse de s’étendre également en Grèce, depuis le terrible accident ferroviaire de Larissa qui a coûté la vie à 57 personnes le 28 février dernier. Chaque jour, des milliers de personnes descendent dans les rues pour dénoncer l’incurie des autorités, la corruption et l’échec des privatisations du système ferroviaire. Le mouvement a été rejoint par les professionnels et étudiants du monde des arts et du spectacle. Cela fait déjà deux mois qu’ils se mobilisent contre un décret gouvernemental qui dévalorise leurs diplômes et leur carrière. Le gouvernement conservateur est sous le feu des critiques, alors que des prochaines élections législatives sont prévues à la fin du printemps.

Ces derniers jours, la colère monte aussi en Serbie. Un grand mouvement s'organise pour défendre l'indépendance de la justice. Des avocats, des magistrats, mais aussi des dirigeants de l’opposition et des citoyens qui ont exprimé leur colère suite à la mutation forcée de deux procureures anticorruption. Bojana Savović et Jasmina Paunović enquêtaient depuis des mois sur des malversations au sein de l'entreprise publique d'électricité. Leurs visages sont devenus le symbole de la lutte anticorruption, qui entend continuer malgré les pressions politiques.

Mais les étudiants serbes sont aussi en révolte. « J’aurais mieux fait de m’inscrire à Harvard » : voilà le genre de slogans qui ont recouvert les murs de la faculté d’architecture de Belgrade. Les étudiants bloquent leur établissement pour protester contre la hausse brutale des frais de scolarité, le manque de moyens, l’inflation et la précarité. Parce qu'aujourd'hui, étudier dans le public est devenu presque aussi cher que le privé. Alors que le mouvement menace de gagner d'autres universités, certains réclament la gratuité des inscriptions, « comme du temps de la Yougoslavie. » 

En Bosnie-Herzégovine, les scandales des faux diplômes

Acheter son master dans une station-service, en Bosnie-Herzégovine, c’est possible. Contre de coquettes sommes d’argent, les universités privées délivrent de faux diplômes à la pelle. Un vaste coup de filet vient de révéler l’ampleur du scandale.

Une autre affaire de faux diplômes secoue le pays : Sebija Izetbegović, l'épouse du grand parti ethno-nationaliste bosniaque a été épinglée pour avoir fait croire qu'elle était titulaire d'un master et d'une thèse de doctorat. Ces dernières années, elle avait réussi à prendre le contrôle sur tout le système de santé de l'entité croato-bosniaque. Voilà

En Macédoine du Nord, les écoles se vident

En Macédoine du Nord, les écoles se vident. Beaucoup de familles émigrent même en cours d’année scolaire. En 20 ans, le nombre d’élèves dans le primaire a chuté de 25%. Si le facteur économique pèse lourd dans le choix des départs, c’est désormais loin d’être le seul motif, notamment chez les jeunes. Les principales raisons évoquées sont les atteintes à l’État de droit, le manque de services publics, le système de santé défaillant et la pollution.